Unofficial translation from French by Tola Ek
Mr. Hun Sen in Paris
Mr. Hun Sen does not receive good press coverage in France. For several years now, major newspapers in Paris never ceased to harshly criticize the corruption gangrene, the violations of human rights, the relentless dictatorial violence and other “dirty jobs” of his regime. According to our French friends, his current visit to Paris was organized under his “insistent request” made during several months and following “serious preliminary discussions” between his representatives (including the one conducted by his minister Hor Nam Hong during last May) with the French authority.
We were assured also that the French government is fully aware of the facts and events which are taking place in Cambodia. Furthermore, in announcing the visit of Mr. Hun Sen, the [French] ministry of Foreign Affairs issued a communiqué recalling that France “co-presided the Paris Accords (on Cambodia) in 1991 which initiated the reconstruction process of this country.” It is hoped that during upcoming meetings between Mr. Hun Sen and his ministers with their French counterparts, the issues of human rights and the rule of law in Cambodia would be raised with a positive contribution from France because of the more than century-long links between France and the true Khmer Country and People who have suffered and endured so much during the past decades.
However, there is another aspect of the Cambodian prime minister’s visit to France that should be underscored: Mr. Hun Sen succeeded in securing an invitation to attend the 14 July parade commemorating the well known French Revolution in 1989 on the honorary podium. Therefore, it is clear that the Khmer kingdom’s “Strongman” is coming to Paris to try to dust off his tarnished image, and he is hoping that his presence among prestigious head of states would confer on him a “mark” of recognition of his power, at least from the outside, at a time when the economic crisis and internal, as well as border troubles seriously shake his regime.
In fact, Mr. Hun Sen is coming also to talk about “major regional issues” at a time when the regional context is rather dangerous: the impasse under which the Preah Vihear temple conflict was reignited by Thailand, the currently known increased tensions between Vietnam (which Mr. Hun Sen’s regime is largely a client of) and China, and the influence of these two countries on Cambodia currently.
Regarding the Thai military occupation of Preah Vihear, let’s recall that, on 22 July 2008, Mr. Maurice Ripert, France ambassador to the UN, following Cambodia’s complaint, called for an “immediate meeting” of the UN Security Council to find a peaceful solution – a legal solution abiding to the current international norms and conventions. His action was based on the procedure stipulated by the 1991 Paris Accords on Cambodia to resolve such problem. However, Mr. Hun Sen, hoping to obtain some cool off in order to spare his interests in the region, instead opted for “bilateral negotiations” demanded by Bangkok which resulted in spectacular bloody failures and Thailand’s categorical refusal to withdraw its troops from the temple area. On the other hand, all signs also point to the fact that Vietnam is readying itself to toughen its position against China, a situation that could cause a general conflict which would be very difficult to contain. Because he is linked to the engagement of “defense cooperation” with Hanoi, more so than ever, Mr. Hun Sen must obtain particular considerations and recognitions through either material support or, at least, political support from the West, and from France, in particular.
What will happen, if following this short visit in Paris, Cambodia’s “Strongman” would be able to “polish” his image on his return to Phnom Penh? The answer is that, Cambodia – which is already drowned under a culture of impunity, under a corrupt regime, under denial of rights, under violence, under generalized top-to-bottom irresponsibility, under the plundering of the national heritage to the benefit of neighboring hereditary enemies –could face a more painful fate that the one it has known for the past more than 30 years.
Paris, 11 July 2009
For Cambodia’s Border Committee in France and Worldwide,
(Signed) Dy Kareth
Vice President
CFC/CBC 110709F
M. HUN SEN à Paris
M. Hun Sen n’a pas bonne presse en France. Les grands journaux parisiens ne cessent depuis des années de dénoncer durement la gangrène de la corruption, les violations des droits de l’homme, les allures suivies de violences dictatoriales et autres « basses oeuvres » de son régime. Sa visite à Paris d’aujourd’hui, selon nos amis français, a été organisée à sa « demande insistante » formulée depuis de nombreux mois, et après de « sérieuses discussions préliminaires » entre ses représentants (dont son ministre Hor Nam Hong, en mai dernier) avec les autorités françaises.
L’on nous a rassuré aussi que le Gouvernement français est bien au courant des faits et événements qui se déroulent au Cambodge. D’ailleurs, en annonçant la venue de M. Hun Sen, un communiqué du ministère des Affaires étrangères français a rappelé aussi que la France « a co-présidé, en 1991, les Accords de Paris (sur le Cambodge) qui initièrent le processus de reconstruction de ce pays ». Il est à espérer qu’au cours d’éventuelles entrevues de M. Hun Sen et ses ministres avec leurs homologues français, les questions des droits de l’homme et de l’Etat de droit au Cambodge, puissent être abordées dans l’esprit et avec l’apport d’une contribution positive de la France, en raison des liens plus que centenaires de cette dernière avec le vrai Pays et le vrai Peuple khmers qui n’ont que trop souffert et enduré durant ces dernières décades.
Mais, il y a un autre aspect de la visite du Premier Ministre cambodgien en France qui mérite d’être souligné : M. Hun Sen a réussi à se faire invité à la tribune d’honneur du défilé du 14 juillet commémorant la retentissante Révolution française de 1789. Ainsi, il est clair que l’« homme fort » du royaume khmer est venu à Paris pour essayer de bien redorer son terne blason, d’espérer par sa présence aux côtés des chefs d’Etat prestigieux obtenir, de l’extérieur, une « marque » de reconnaissance de son pouvoir, à l’heure où la crise économique et les troubles intérieurs et aux frontières agitent sérieusement son régime.
En effet, M. Hun Sen est venu parler « des principaux enjeux régionaux » également, au moment où le contexte régional est plutôt dangereux : l’impasse dans lequel se trouve le conflit du temple Preah Vihear rallumé par la Thailande, et les tensions de plus en plus vives entre le Vietnam (dont le régime Hun Sen est largement tributaire) et la Chine dans des conditions que l’on sait, et l’emprise de ces deux Etats sur le Cambodge actuel.
Sur l’occupation militaire thaïe de Preah Vihear, rappelons que l’ambassadeur de France à l’ONU, M. Maurice Ripert, le 22 juillet 2008, s’est prononcé, sur la plainte du Cambodge, pour une «réunion immédiate» du Conseil de sécurité de l’ONU pour trouver une solution pacifique, une solution de droit au regard des normes et conventions internationales en vigueur. C’était faire référence à la procédure prévue par les Accords de Paris de 1991 sur le Cambodge pour pareil problème. Mais, M. Hun Sen, pensant obtenir un certain apaisement de nature à ménager ses intérêts dans la zone, a cru devoir opter pour des « négociations bilatérales » exigées par Bangkok, avec des échecs sanglants que l’on sait et le refus catégorique des Thaïs de retirer leurs troupes des environs du temple. D’un autre côté, tout indique que le Vietnam se prépare activement à durcir sa position vis-à-vis de la Chine, ce qui risquerait de causer un conflit généralisé très difficilement maîtrisable. Et, lié par l’engagement de « coopération de défense » avec Hanoi, M. Hun Sen se doit, plus qu’à tout autre moment, de bénéficier des considérations et reconnaissances particulières, par le soutien matériel et autre, du moins politique de l’Occident, dont, en particulier, celui de la France.
Qu’adviendra-t-il, après cette courte visite à Paris, si jamais le blason de « l’homme fort » soit « redoré » à son retour à Phnom-Penh ? Le Cambodge, baigné interminablement dans la culture de l’impunité, le règne de la corruption, du déni de droit, et de la violence, la généralisation de l’irresponsabilité du sommet à la base, la spoliation du patrimoine national au profit des voisins-ennemis héréditaires, pourrait connaître un nouveau sort plus douloureux encore que celui qu’il a connu depuis trente ans.
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